On apprend dans les médias que notre ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, se rend à New York pour s'inspirer de ce qui se fait là-bas en matière d'éducation à la petite enfance. Ne devrait-il pas plutôt visiter de façon urgente les pays scandinaves, véritablement reconnus pour la qualité de leurs interventions et de leurs services? Il pourrait alors s'inspirer de ce qui s'y fait depuis des années, là où les enfants fréquentent des milieux éducatifs non scolarisants jusqu'à 7 ans et où on retrouve les plus hauts taux de réussite?
De plus, ne devrait-il pas aussi visiter plusieurs CPE et s'inspirer de l'expertise de nos directions et conseillères pédagogiques? Il pourrait alors mieux comprendre ce qui se fait réellement au Québec auprès des enfants de 0-5 ans dans nos milieux éducatifs. Il saurait que dans nos milieux éducatifs, on ne fait pas qu'une stimulation précoce avec un peu de littéracie et de numéracie (extrait du journal Le Soleil du 5 mai 2019), mais qu'on intègre ces notions au quotidien, auprès de tous les enfants, dans une perspective de développement global ET de préparation à l’école.
Dans l’article du Soleil, on peut aussi lire:
Autre particularité de New York: elle a intégré les maternelles 4 ans du secteur public à celles du secteur à but non lucratif, donc à une infrastructure existante. Le Québec pourrait-il offrir la maternelle 4 ans dans les garderies et CPE? «L’infrastructure n’est pas là, les CPE sont pleins», tranche (Jean-François Roberge).
L’argument principal du ministre Roberge en faveur d’un investissement massif dans de nouvelles classes de maternelles 4 ans consiste à dire que les CPE sont déjà pleins et ne peuvent plus accueillir de nouveaux groupes d’enfants. Belle incohérence, alors que justement, l’inspiration qu’il va chercher chez nos voisins du sud est un modèle où l’on intègre des maternelles à un réseau similaire au nôtre!
Pourquoi alors ne pas soutenir, accélérer, financer le développement des CPE, justement? Ne devrait-il pas questionner son collègue Lacombe à propos des freins que met, depuis si longtemps, le ministère de la Famille au développement de nos CPE?
Nous répétons (encore) que nous n'avons rien contre une offre réfléchie de maternelles 4 ans là où il y a des besoins, mais seulement si elle s’offre en complémentarité avec le réseau des CPE.
Un rappel mathématique? Il coûte environ 1,8M$ pour construire une nouvelle installation en CPE pour 80 enfants, avec 20 employées, comprenant une cour extérieure adaptée et un stationnement, alors qu’une nouvelle classe de maternelle 4 ans qui accueille 10 enfants et 2 employées est évaluée à 800,000$.