Saviez-vous que la pratique régulière de certaines activités musicales pourrait soutenir le développement des fonctions exécutives chez les enfants d’âge préscolaire? En effet, lorsqu’il fredonne, compose ou improvise, l’enfant fait appel à ses connaissances (musicales ou autres) qu’il a en mémoire et les organise afin d’exprimer la musique qu’il a en tête.
Lorsqu’il chante, danse ou joue de la musique en contexte de groupe, il est invité à être attentif aux autres et aux indications du chef d’orchestre. Il lui faut se souvenir de la forme de la chanson (couplet, refrain, couplet) ou des pas de danse qui sont proposés. Inclure certaines pratiques musicales, selon les intérêts des enfants et de façon informelle, est probablement la façon la plus judicieuse de mettre les enfants en contact avec la musique de façon régulière.
Pensez aux chansons dans lesquelles on énumère une série. L’enfant doit mémoriser les paroles de la chanson (et parfois les gestes qui y sont associés) pour ensuite les reproduire dans le sens inverse qu’elles ont d’abord été nommées. En plus d’être amusante et appréciée des enfants, ces chansons font appel à la mémoire de travail! Plaisir assuré!
Vous avez envie de (re)découvrir certaines de ces chansons?
Nous sommes les musiciens (Carmen Campagne)
Lutins coquins (Nathalie Mondou)
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Dans certaines conditions, la participation à un programme d’éducation musicale pourrait également être favorable au développement de l’inhibition. En fait, les résultats d’une recherche exploratoire menée auprès d’enfant de 3 à 5 ans ont relevé qu’en comparaison à un groupe ne participant pas à un programme d’activités musicales, les enfants engagés dans le programme Kindermusic® présentaient de meilleures performances à des tâches mesurant le contrôle inhibiteur (behavioral self-regulation). Ces mêmes enfants démontraient davantage de stratégies verbales comme parler, fredonner ou chanter pour soi-même lors d’une période d’attente ou d’un moment où on leur demandait de résister à une envie (Winsler, Ducenne et Koury, 2011).
Néanmoins, l’efficacité d’un programme d’éducation musicale pourraient différer en fonction de la fréquence des activités proposées et/ ou de la durée du programme implanté. Bugos et Darlenne (2017) ont récemment mesuré l’efficacité d’un programme d’activités musicales sur le développement de l’inhibition des enfants de 4 à 6 ans. Pendant six semaines, à raison de deux périodes de 45 minutes par semaine, 17 enfants ont pris part soit à un programme d’activités musicales (MUSIC training) alors qu’un nombre équivalent ont participé à un programme d’activités de construction (LEGO training). Des mesures (pré et post) visant à évaluer l’habileté de l’enfant à inhiber une réponse spontanée ont été administrées (p.ex. s’il voit le jour, l’enfant doit dire la nuit) Les résultats de cette étude indiquent que les enfants des deux groupes auraient démontré une amélioration significative entre les deux temps de mesure.