La majorité des professionnelles de la petite enfance ont souligné à quel point les enfants accueillis dans les services de garde d’urgence ont fait preuve d’une spectaculaire capacité d’adaptation.
Il semble que cette observation soit partagée de part et d’autre de l’Atlantique: en effet, le rapport produit à la suite de l’étude De l’expérience des crèches prioritaires à la réouverture des structures menée récemment en France témoigne de cette même réalité.
Les auteures du rapport, Marie Hélène Hurtig et Marie Paule Thollon Behar, lancent toutefois un avertissement: cette surprenante capacité d’adaptation ne doit pas nous faire penser que ce n’est plus la peine de prévoir des périodes d’intégration ou de nommer des éducatrices référentes. Elles rappellent que l’adaptabilité des enfants est peut-être seulement exacerbée par le contexte de confinement: le faible ratio, ainsi que l’«état d’esprit» fait de solidarité et d’empathie se sont développés, dans cette période exceptionnelle, dans l’intérêt de l’enfant.
Malheureusement, cela ne sera pas toujours le cas. Au contraire, peut-être vaudra-t-il mieux revoir nos structures et politiques à la lumière de ces observations : petits groupes, ratios diminués, espaces et environnements plus grands, stabilité du personnel ont nécessairement une incidence sur la qualité de nos milieux d’accueil et des impacts positifs sur le développement des tout-petits et leur bien-être. Quand «la normale» reviendra, il sera peut-être temps d’y réfléchir sérieusement.
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